PRIX CABARET DE LA CARAÏBE 2022
Le roman d’un jeune auteur cubain, qui raconte l’histoire d’une famille de quatre personnes.
Dans son livre de cinq chapitres, qui comprennent chacun quatre sections, Carlos Manuel Álvarez donne successivement la voix au fils, au père, à la mère et, enfin, à la fille.
La famille, de classe moyenne mais plutôt pauvre, vit dans un petit appartement qui s’avère le lieu d’une lente déliquescence : elle y vit submergée par l’ennui et la pesanteur du quotidien.
Le fils fait à contrecœur son service militaire, mène une vie qu’il n’apprécie guère ; la mère, ex-enseignante, sombre dans la maladie ; le père perd son emploi de directeur d’hôtel, victime de sa droiture ; et la fille se fait la complice de petits larcins dans l’hôtel même où son père agit.
On sent un attachement, mais très peu de joie entre les membres de ce petit clan. Tous y apparaissent quasiment en mode survie : sur le plan physique (la famille ne mange pas à sa faim) et sur le plan psychologique, dans une contrée où les horizons apparaissent bouchés si l’on n’est pas bien pistonné.
En fouillant sur Internet, on apprend que Tomber a été censuré à Cuba. Étant donné la nature du régime, ce n’est guère surprenant. La trame narrative confirme ce que l’on sait déjà : Cuba, c’est plaisant d’y aller une semaine pour faire le plein de soleil. C’est pas mal moins rose d’y naître sans richesse et de tenter de s’y faire une vie digne, à la hauteur de ses possibilités.