Ce recueil rassemble une quinzaine de nouvelles chuchotées à l’oreille des lectrices et lecteurs sur le ton de la confidence, de la nostalgie et, aussi, d’une certaine mélancolie.
Comme dans ses plus récents ouvrages, Gilles Archambault révèle ses préoccupations à propos de la vieillesse et de la mort. De sa propre mort, de plus en plus imminente, ainsi que celle des proches et des connaissances, le laissant chaque fois plus solitaire, lui qui a déjà confié l’avoir été depuis toujours. Fidèle à son habitude, l’auteur présente tous ses textes, sauf un, à la première personne, le narrateur étant donc également le protagoniste. Cela contribue à l’impression qu’une bonne part des confidences distillées relèvent de l’autobiographie. Il est question des relations avec les enfants, avec les parents, avec les femmes, avec les amis. Les regrets, les ratages, les bêtises, les succès, les voyages ainsi que le monde de la littérature et de l’édition sont d’autres sujets abordés. En somme, il s’agit des thèmes chers à Gilles Archambault, et qui reviennent de façon récurrente dans ses livres.
Dans la nouvelle « Un jour à Prague », il révèle : « J’ai toujours cru que je mourrais jeune », un aveu déjà livré ailleurs. Dans le texte « Le voyageur », par la voix de son protagoniste, il déclare : « Je suis devenu vaguement écrivain, journaliste pigiste, scénariste d’occasion ». Référence, donc, à son propre parcours professionnel ? Fort probablement. Dans la nouvelle « Mon père », il réfléchit à l’amour posthume auquel son géniteur pourrait avoir droit. Et il conclut que, bientôt, « tout deviendra posthume en ce qui me concerne ». Encore, donc, un passage qui paraît largement autobiographique.
On le voit, Gilles Archambault revisite les thèmes qui le préoccupent depuis longtemps, en mettant l’accent sur les pertes dues au temps qui passe et à la mort, qui menace inéluctablement. Ses lectrices et lecteurs le retrouveront assurément avec grand bonheur.