Elle nous a toujours conté des histoires, car conteuse elle est avant tout. Parfois, elle s’aventure dans des contes pour enfants, comme ce fut le cas avec Christophe Cartier de la Noisette dit Nounours (1981). On se rappellera d’ailleurs que ses premières pièces avaient été écrites pour les élèves du Collège Notre-Dame d’Acadie, où elle enseignait dans les années 1950.Les Painchaud « rêvaient d’un enfant ». C’est ainsi que commence ce fabliau coloré. Autour d’eux, les Rossignol ont un oiseau, les Barbeau, un poisson, les Laviolette, une fleur et les Chabot, un chat. En pétrissant un pain, madame Painchaud donne naissance à un… qu’elle nommera Pain Chaud et qui a les qualités d’un humain. Ce personnage n’est pas sans rappeler Gros comme le Poing, lui aussi né de la pâte à pain que pétrissait sa mère et qui est au centre du roman-conte (pour grandes personnes) Le huitième jour (1986).Les cinq formeront une bande qui, après avoir exploré les environs et créé un peu de confusion, recevra la mission du Temps de faire le point sur l’état de la terre, tout en rencontrant le Passé, l’Avenir et la Nature. Les habiletés de chacun seront mises au service de la cause et chacun aura à vérifier ce qu’il en est : l’air pour l’oiseau, l’eau pour le poisson, la terre pour la fleur, les animaux pour le chat et l’humanité pour Pain Chaud.Voilà un conte qui s’adresse autant aux adultes qu’aux enfants, animé par la plume vive et tendre d’Antonine Maillet. Il y a une belle naïveté dans ce court récit. On se laisse toucher par le propos, même s’il simplifie beaucoup les problèmes que rencontre notre planète. Situé dans cette Acadie rurale, mais imaginaire que l’auteure a si souvent chantée, ce fabliau semble faire entendre la voix d’une grand-mère qui cherche à sensibiliser ses petits-enfants sans pour autant trop les apeurer.
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