Pourquoi publie-t-on aujourd'hui comme hier tant de correspondances d'écrivains et d'artistes? Les éditeurs doivent bien escompter un bénéfice autre que celui, fort louable, de contribuer à une meilleure connaissance de leur œuvre. Mais pourquoi lit-on encore ces correspondances, datées, se référant à des circonstances qui nous sont souvent lointaines et étrangères? Ou de simples lettres qui ressortent maintenant des greniers écrites par des poilus de 14 englués dans leurs tranchées ou par des prisonniers de la Deuxième Guerre derrière leurs barbelés. Parfois même un papier griffonné par un déporté, dont l'existence même est miraculeuse et prend une valeur inestimable. Missives naïves, maladroites, pleines de phrases toutes faites mais combien émouvantes de ces inconnus qui souffrent, et dont les censures sourcilleuses veillaient à gommer tout renseignement un peu précis, toute réflexion un peu hardie.
Il y a les confessions adolescentes de Zola et Cézanne avant . . .
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